#Botzaris36 » Non classé http://www.botzaris36.org Relai d'information citoyen pour contrer l'omerta politique... Mon, 03 Oct 2011 20:05:45 +0000 en hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.1.3 Les soutiens de #Botzaris36 reprennent la parole http://www.botzaris36.org/2011/08/les-soutiens-de-botzaris36-reprennent-la-parole/ http://www.botzaris36.org/2011/08/les-soutiens-de-botzaris36-reprennent-la-parole/#comments Tue, 23 Aug 2011 18:24:02 +0000 leclown http://www.botzaris36.org/?p=212 Nous, soutiens de #Botzaris36 Citoyens de tous les horizons, réunis autour du hashtag #Botzaris36 Touchés par la situation des migrants Avons décidé dans le cadre de la solidarité de proximité de nous battre pour défendre leurs conditions matérielles d’existence . …

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Nous, soutiens de #Botzaris36
Citoyens de tous les horizons, réunis
autour du hashtag #Botzaris36

Touchés par la situation des migrants
Avons décidé dans le cadre de la
solidarité de proximité de nous battre pour
défendre leurs conditions matérielles
d’existence .

Il apparaît que celles- ci étaient
doublement menacées :

- Venus d’un pays actuellement en plein
mouvement social
- Occupant sans le savoir les locaux d’un
rassemblement d’associations tunisiennes
qui dissimulaient une antenne du RCD et de
la police politique de Ben Ali en France

Ils ont donc été expulsés violemment de
ce refuge précaire appartenant à
l’ambassade de Tunisie et jetés à la rue en
plein milieu des orages d’été.

Que pouvions- nous faire à part nous
indigner et réagir ?

Le groupe de soutien dans sa diversité a
réussi à dégager les moyens nécessaires
afin d’éviter la clochardisation des
migrants du 36 rue Botzaris.

Avec l ’aide d’associations et toute la
bonne volonté de notre entourage, ainsi
que celle de la communauté Twitter…

…nous avons pu leur fournir de quoi se
vêtir, dormir, manger, et pallier aux autres
besoins urgents (soins médicaux,
téléphonie vers la famille, transport etc. )

Il se trouve qu’au terme de ce combat,
nos amis migrants ont acquis leur
autonomie en partie. Leurs besoins
immédiats ont changé et se dirigent
beaucoup plus vers des actions qui relèvent
du domaine individuel.

Au jour d’aujourd’hui , nous avons décidé
de suspendre nos appels aux dons, et
d’utiliser les sommes restantes pour
favoriser les actions d’insertion
( transports, cv, photos etc … )

Bien entendu , nous resterons présents
pour assurer les missions que nous nous
sommes nous- mêmes confiées .

Le seul dénouement possible à la crise
humanitaire des migrants est maintenant
politique.

Aussi nous interpellons les
candidat(e )s à la présidentielle, ou les
candidat( e) s à la candidature.

« Vous avez décidé de vous présenter à la
fonction de président de la république
française ou vous êtes en campagne pour
ce droit.

Nous , simples citoyens, vous
interpellons sur le sort des migrants jetés à
la rue dans la misère et l’indifférence.

Et plus spécialement sur le sort des
tunisiens du #botzaris36 qui sont victimes
d’un ostracisme supplémentaire.

Les liens du RTF du #botzaris36 avec le
RCD et la police secrète de Ben Ali les ont
plongés dans une discrimination
supplémentaire.

Aussi, nous vous demandons de vous
exprimer sur ces sujets, voire mieux, de
nous rencontrer avec les migrants pour la
recherche de solutions concrètes

Dans l ’attente de vous lire et de vous
rencontrer, vous pouvez nous retrouver
sur twitter sous le hastag # botzaris36

Ne vous effrayez pas si parfois nos mots
et nos actions sont crus… ici on parle en
140cc.

Ici chacun est libre de s’exprimer. La
diversité et le dialogue sont notre force.
Vous êtes les bienvenu( e )s »

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aider et contribuer http://www.botzaris36.org/2011/07/aider-et-contribuer/ http://www.botzaris36.org/2011/07/aider-et-contribuer/#comments Thu, 28 Jul 2011 01:16:04 +0000 leclown http://www.botzaris36.org/?p=199 La survie des réfugiés de #botzaris36 est toujours totalement dépendante de la mobilisation « artisanale » d’individus et d’associations. Notons tout de même parmi celles là Emmaüs (un peu moins artisanale certes mais très humaine) qui 3 fois par semaine passe par …

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La survie des réfugiés de #botzaris36 est toujours totalement dépendante de la mobilisation « artisanale » d’individus et d’associations.

Notons tout de même parmi celles là Emmaüs (un peu moins artisanale certes mais très humaine) qui 3 fois par semaine passe par la rue Botzaris.

il faudrait surtout attirer l’attention sur l’association Action Tunisienne qui se dévoue complètement à la cause des réfugiés tunisiens de la rue Botzaris.

Cette association présente sur twitter via le compte @actiontun récolte des fonds pour les dépenses des tunisiens réfugiés de botzaris de manière totalement transparente: alimentation, transports, frais médicaux. Aujourd’hui elle dispose d’un peu moins de 1000€ ce qui est déjà beaucoup en soi mais peu pour nourrir une trentaine de personnes. Depuis un mois on peut estimer la dépense moyenne par personne à 4€ par jour.

Vos dons sont toujours les bienvenus et surtout votre participation physique pour le transport et le service des repas. Cela se fait dans une ambiance chaleureuse. Pour participer contactez @actiontun via twitter.

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Question au Gouvernement http://www.botzaris36.org/2011/07/question-au-gouvernement/ http://www.botzaris36.org/2011/07/question-au-gouvernement/#comments Sat, 02 Jul 2011 15:04:09 +0000 leclown http://www.botzaris36.org/?p=130 pas faute de les interpeller, de les taquiner (gentiment), de se rappeler à leur bon souvenir : le travail pour attirer l’attention des députés français va finalement aboutir (je croise le doigts). Pas beaucoup de monde bien sûr: moins de 0.2% des …

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pas faute de les interpeller, de les taquiner (gentiment), de se rappeler à leur bon souvenir : le travail pour attirer l’attention des députés français va finalement aboutir (je croise le doigts).

Pas beaucoup de monde bien sûr: moins de 0.2% des députés.

Grâce à Pascal Terrasse, député PS de l’Ardèche, nous pourrons relever la tête et dire que les migrants réfugiés de #Botzaris36 ne sont pas ignorés par tous les élus français. L’un d’entre eux répond à nos appels.

En principe il viendra sur place mercredi midi. Evidemment entre la prise de rendez-vous de ce matin aux aurores et maintenant il y a eu l’annonce de la grève de la faim qui débutera Lundi. Donc la visite aura lieu dans des circonstances particulières… J’espère vivement que ce député comprendra les enjeux qui se bousculent à botzaris36 et les relaiera publiquement aux plus hauts niveaux de l’Etat.

Nous avons convenu ensemble que nous lui fournirions un texte de question écrite au gouvernement. Un petit groupe rédigera ce texte. Rien ne sert d’être trop nombreux car c’est assez technique. En revanche les contributions de tous sont attendus ici-même en commentaire de ce billet.

Quelle serait la question que vous aimeriez poser au gouvernement au sujet de botzaris36 ?

La parole est à nous !

Salut & Fraternité

note: pour suivre Pascal Terrasse sur Twitter: @pterrasse
note: un autre députés avait entamé le dialogue avec nous mais pour le moment rien de concret; il s’agit de Nicolas Dupont-Aignan (@dupontaignan)

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grève de la faim à #botzaris36 http://www.botzaris36.org/2011/07/greve-de-la-faim-a-botzaris36/ http://www.botzaris36.org/2011/07/greve-de-la-faim-a-botzaris36/#comments Sat, 02 Jul 2011 14:33:05 +0000 leclown http://www.botzaris36.org/?p=122 il y avait déjà une rumeur. Cela faisait partie de projets d’actions possibles. Ce matin l’information circule comme une chose certaine : 19 des réfugiés tunisiens de #botzaris36 vont entamer une grève de la faim dès lundi.]]>

il y avait déjà une rumeur. Cela faisait partie de projets d’actions possibles.
Ce matin l’information circule comme une chose certaine : 19 des réfugiés tunisiens de #botzaris36 vont entamer une grève de la faim dès lundi.

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Savoir-Faire français: les CRS inaugurent la place Mohamed Bouazizi http://www.botzaris36.org/2011/06/savoir-faire-francais-les-crs-inaugurent-la-place-mohamed-bouazizi/ http://www.botzaris36.org/2011/06/savoir-faire-francais-les-crs-inaugurent-la-place-mohamed-bouazizi/#comments Thu, 30 Jun 2011 11:13:24 +0000 leclown http://www.botzaris36.org/?p=116 A coup sûr ils vont se gargariser de cet hommage à la révolution tunisienne. Pendant ce temps les réfugiés tunisiens expulsés du 36 rue Botzaris dans le 19e par leur ambassade sont toujours à la rue. Mieux encore ils ont …

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A coup sûr ils vont se gargariser de cet hommage à la révolution tunisienne.

Pendant ce temps les réfugiés tunisiens expulsés du 36 rue Botzaris dans le 19e par leur ambassade sont toujours à la rue.

Mieux encore ils ont été empêchés de s’approcher de la place Mohammed Bouazizi, par un impressionnant dispositif policier. Comme dit le dicton « qui vole un oeuf vole un boeuf » ; il n’y a pas de limite à l’hypocrisie politique.

Combien de temps cela va-t-il tenir encore ?

C’est un peu comme s’il n’y avait pas eu d’affaire MAM en février…

 

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Le canard barbote à #botzaris36 http://www.botzaris36.org/2011/06/le-canard-epingle-les-journalistes-hotes-de-ben-ali/ http://www.botzaris36.org/2011/06/le-canard-epingle-les-journalistes-hotes-de-ben-ali/#comments Wed, 29 Jun 2011 07:02:46 +0000 leclown http://www.botzaris36.org/?p=106 Nous venons de passer une semaine à tenter de profiter de la trés bonne position du hashtag #botzaris36 en France pour alerter la presse et les politiques. Le résultat est très mitigé. Les réactions politiques sont vraiment très peu nombreuses. …

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Nous venons de passer une semaine à tenter de profiter de la trés bonne position du hashtag #botzaris36 en France pour alerter la presse et les politiques.

Le résultat est très mitigé. Les réactions politiques sont vraiment très peu nombreuses. Et celles des média relativement limitées.

On ne remerciera jamais assez les journalistes qui ont fait leur travail de couverture de la crise humanitaire qui se déroule aux abords du parc des Buttes Chaumont, à Paris, en France… On comprend aussi ceux qui ont eu du mal à se détacher de la question des archives stockées dans le bâtiment du 36 rue Botzaris et des documents qui en sont déjà sorti, c’est de bonne guerre. Même si nous regrettons toujours que cela occulte la question de l’hébergement des réfugiés tunisiens même si force est d’admettre que ce sont ces archives qui font une situation particulière attirant l’attention comme c’est le cas sur #botzaris36.

Mais au final nous nous sentons désappointés car les grosses machines médiatiques n’ont pas daigné pointer le bout de leur caméras. Nous nous sommes pris à soupçonner que les dirigeants des média eux aussi avaient peur de ces archives ; tous comme les dirigeants politiques ; et probablement les dirigeants économiques. Mais cela relève de la théorie du complot. Même si nous avons écrit le mot « omerta » dans nos tweets c’était plus des tentatives d’interpellation que des soupçons justifiés.

Mais voilà qu’hier le Canard Enchaîné lance un teasing pour signaler les révélations à paraitre dans le numéro qui sort aujourd’hui. Les patrons de presse français auraient massivement bénéficié de cadeaux du régime de Ben Ali par l’intermediaire d’une agence de communication dont le travail était de s’assurer que la presse française brosserait le régime dans le sens du poil.

Alors ?

à lire sur le sujet l’article de rue89

la une du canard enchainé du 29 juin

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Des Tunisiens découvrent des archives secrètes à Paris http://www.botzaris36.org/2011/06/des-tunisiens-decouvrent-des-archives-secretes-a-paris/ http://www.botzaris36.org/2011/06/des-tunisiens-decouvrent-des-archives-secretes-a-paris/#comments Tue, 28 Jun 2011 16:42:10 +0000 leclown http://www.botzaris36.org/?p=98 Des migrants sans-abri ont découvert des milliers de documents du régime déchu lorsqu’ils ont trouvé refuge dans un bâtiment du gouvernement tunisien. Dans leur quête d’un abri dans Paris, un groupe de migrants tunisiens s’est involontairement retrouvé au centre d’une …

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Des migrants sans-abri ont découvert des milliers de documents du régime déchu lorsqu’ils ont trouvé refuge dans un bâtiment du gouvernement tunisien.

Dans leur quête d’un abri dans Paris, un groupe de migrants tunisiens s’est involontairement retrouvé au centre d’une controverse.

Ils faisaient partie des milliers de Tunisiens qui ont fui l’incertitude économique et politique de leur pays natal au début de l’année, dans l’euphorie du soulèvement ayant chassé du pouvoir Zine El Abidine Ben Ali, l’ancien président du pays.

On estime à environ 600 le nombre de Tunisiens vivant aujourd’hui dans les rues de la capitale française. La plupart viennent du sud de la Tunisie. Ils bénéficient de très peu d’aides, que ce soit des autorités françaises ou de leur propre gouvernement.

Le gouvernement français a adopté une conduite intransigeante envers ces enfants de la révolution, la police les pourchassant de refuge en refuge.

Migrants en colère

Un homme de 30 ans originaire de Zarzis au sud de la Tunisie, qui préfère être présenté sous le nom de Karim, a raconté à Al Jazeera son voyage en bateau pour l’île italienne de Lampedusa le 10 février, puis en train 5 jours plus tard à destination de Paris. Depuis lors, Karim affirme qu’il n’a pas cessé de se déplacer à la recherche d’un endroit pour passer la nuit.  »Maintenant on est vraiment dans la m*rde », dit-il.

Déçus, certains veulent rentrer chez eux, mais n’ont aucun moyen d’acheter un billet de retour.

« Il y a beaucoup de gens qui veulent retourner en Tunisie, mais qui n’ont pas de soutien », a déclaré à Al Jazeera Ali Gargouri, un militant franco-tunisien qui a vécu en France pendant de nombreuses années. « L’ambassade tunisienne ne fait rien pour les aider. »

L’un de ces groupes de migrants arrivés récemment s’est tourné vers ce qu’il croyait être un endroit légitime pour dormir. Le 31 mai, 30 Tunisiens environ ont monté le camp dans un immeuble abandonné, connu comme étant le Centre Culturel Tunisien.

Ils ont rapidement découvert que le bâtiment du 36 rue Botzaris, dans le nord de Paris, appartenait en réalité au RCD, le parti politique aujourd’hui dissous de Ben Ali.

Ils sont tombés sur des milliers d’archives de l’ancien parti au pouvoir.

Les migrants ont découvert deux salles remplies de photos, correspondances, documents financiers ainsi que des listes de membres du RCD en France, des informations sur des dissidents tunisiens, mais également des dossiers concernant des personnalités politiques et des journalistes français, selon des sources d’Al Jazeera.

Selon les militants, ces documents pourraient provoquer de nombreux scandales, en particulier pour ce qui est d’hommes politiques français.

Gargouri a déclaré à Al Jazeera qu’un comité a été créé afin de décider de ce qui doit être fait avec les documents, qui suscitent un intérêt considérable de la part des médias. Pour l’instant, leur contenu demeure un mystère.

Une semaine plus tard, la police française a expulsé les migrants – à la demande de l’ambassade de Tunisie. N’ayant nulle part où aller, le groupe est retourné à l’ancien « Centre Culturel » dans les heures qui ont suivit cette expulsion.

Cependant les autorités tunisiennes, qui ne prétaient aucune attention à ce bâtiment jusqu’à l’arrivée des migrants, ont tout fait pour s’approprier les lieux, pourtant propriété privée. L’état s’est en effet déjà accaparé divers bâtiments du RCD après la dissolution du parti par un tribunal tunisien et la liquidation de ses fonds et de ses acquis en mars dernier.

Selon un communiqué de l’ambassade de Tunisie à Paris le 9 juin, la décision d’expulser les migrants a été prise en raison d’actes de vandalisme, de violences et de plaintes émanant des voisins.

Puis, le 16 juin, des policiers français sont revenus et ont délogé définitivement les Tunisiens.

Le communiqué précise que depuis l’annexion de l’immeuble, celui-ci « bénéficie désormais de l’immunité diplomatique ».

Les représentants de l’ambassade ont refusé de faire le moindre commentaire à Al Jazeera.

Le savoir, c’est le pouvoir

Paul Da Silva, un militant français qui se bat pour la liberté d’information, affirme que les documents contiennent des révélations explosives sur les liens entre la France et les figures de proue de l’ancien régime.

« C’est la raison pour laquelle nous sommes ici, pour rappeler à tous que des politiciens français ont été complices de Ben Ali », a-t-il dit.

Une grande partie des documents officiels du RCD ont disparu dans le chaos qui a fait suite à la chute de Ben Ali le 14 janvier, et il a été fait état de destruction en masse de documents dans divers administrations à travers le pays.

Pour les avocats et les militants, les documents cachés à Paris offrent une seconde chance de passer au peigne fin les activités du RCD.

Certains médias français ont rapporté que certains documents auraient été vendus, et des journalistes ont observé que ceux qui avaient connaissance de l’existence ces archives ont eu des mois pour faire disparaitre les dossiers sensibles. Al Jazeera est n’est cependant pas en mesure de confirmer ces informations.

Le seul grand parti politique français à parler de l’affaire est Europe Écologie (EELV), qui a condamné l’échec de la France à soutenir les migrants à un moment où la Tunisie a elle-même offert de recueillir les quelques 500 000 migrants fuyant le conflit en Libye.

« Il est surprenant que les autorités françaises consacrent autant de moyens à la protection des bâtiments et des archives de l’ancienne dictature, et montrent si peu d’intérêt envers l’absence d’aide humanitaire pour les Tunisiens. » a dit Cécile Duflot, secrétaire générale d’EELV.

La découverte des archives présumées du RCD à Paris a coïncidé avec l’ouverture d’une enquête sur les biens de Zine El Abidine Ben Ali en France.

Des questions émergent quant à la volonté réelle de la classe politique tunisienne de se pencher sur les allégations d’abus et de corruption, si répandues sous l’ancien régime. Ces documents pourraient être un moyen pour des avocats indépendants et les militants de faire pression afin de rétablir la justice, que ce soit devant des tribunaux français ou tunisiens, selon leurs conditions.

Ben Ali et son épouse, Leila Trabelsi, ont été reconnus coupables par contumace de vol et de détention illégale d’armes et de bijoux il y a une semaine. L’ancien président et ses proches devront faire face à de nombreux procès pour une multitude de chefs accusations dans les semaines et les mois à venir.

Des plaintes ont été déposées

Pourtant, les détracteurs de la procédure judiciaire affirment que cette dernière ne va pas assez loin, notant que la Cour a traité la première condamnation lors du procès par contumace en seulement 24 heures, laissant peu de temps aux enquêteurs de mettre à nu la corruption du régime. Les militants affirment eux que la corruption s’étend bien au-delà de l’ancien président, et que connaître la vérité est essentiel à la transition démocratique du pays.

« Le système judiciaire tunisien n’est toujours pas indépendant ni impartial », a déclaré Gargouri. « Les gens se concentrent sur le procès de Ben Ali plutôt que de regarder de plus près le gouvernement de transition ».

Une enquête judiciaire visant Ben Ali et l’ancien président égyptien, Hosni Moubarak, pour des affaires de blanchiment d’argent a été ouverte en France le 14 juin.
Dès le 17 janvier, trois organisations – la Commission arabe des Droits de l’Homme, SHERPA et Transparence International France – avaient déposé une plainte auprès du procureur français préconisant une enquête judiciaire sur les actifs détenus par les familles Ben Ali et Trabelsi en France.

Myriam Svy, qui dirige les recherche à Transparency International France, a déclaré à Al Jazeera que les autorités judiciaires françaises ont ouvert l’enquête le 9 juin.

« Notre objectif est qu’une enquête en profondeur soit effectuée afin de rendre au peuple Tunisien ses propriétés et son argent », a déclaré Mme Svy.

L’ancien leader tunisien a publié un communiqué affirmant qu’il n’était en possession d’aucune propriété ou compte bancaire en France ou dans quelque autre pays étranger.

Habib Essid, le ministre tunisien de l’Intérieur, s’est lui rendu à Paris le 15 juin, la veille de l’expulsion par les autorités françaises des migrants de l’ancienne propriété du RCD. Le ministère de l’Intérieur tunisien n’a pas répondu aux requêtes d’Al Jazeera sur la raison de ce voyage et à ce jour aucune raison officielle ne justifie cette visite.

Depuis l’expulsion, le bâtiment (ainsi que tous les documents entreposés) est gardé 24h/24 par une société privée de sécurité.

L’ambassade de Tunisie a choisi d’annexer légalement le bâtiment du 36 rue Botzaris le 17 juin – une décision plaçant le bâtiment sous le régime de l’extra territorialité, ce qui signifie que tous les documents restants sont hors de portée du système juridique français.

Cependant, avant l’expulsion, Gargouri et Soumaya Taboubi, une avocate franco-tunisienne, ont transféré un tiers des documents « en lieu sûr ».

Les activistes ont récupéré plus de 1 000 dossiers, d’après Gargouri, dès que ceux-ci ont commencé à disparaître.

La partie émergée de l’iceberg

Quant aux émigrés tunisiens, ils ont été obligés de se disperser sous la pression continuelle de la police.

Après leur expulsion, le groupe s’est déplacé dans le parc des Buttes Chaumont, en face du bâtiment. Là, ils ont fait face à des visites quotidiennes de la police.

« Des véhicules banalisés de la police viennent quotidiennement les effrayer », a expliqué Gargouri. « Leur but est d’intimider et de faire pression sur les émigrés ».

Une nuit, il y a eu des gaz lacrymogènes, puis leur camp a été détruit par un groupe de 50 policiers. Mercredi, 22 Tunisiens ont été arrêtés, pour être relâchés 24 heures plus tard.

Une poignée de militants français, dont Paul Da Silva, vient les voir quotidiennement et certains ont passé plusieurs nuits dans le parc.

Ces militants affirment que le cas de ces migrants n’est qu’un exemple parmi d’autre de la manière dont le gouvernement français réagit face à l’afflux sans précèdent d’émigrés : en durcissant la répression.

Selon l’agence européenne FRONTEX, plus de 22 000 personnes ont été arrêtées en tentant de rejoindre l’Italie entre janvier et mars, une augmentation de 99% par rapport à la même période l’an dernier.

Par bien des aspects, les groupes vivant dans la rue sont les plus chanceux. D’après UNITED, une ONG européenne, 1 387 migrants libyens et tunisiens se sont noyés entre janvier et mars en essayant de rejoindre l’Europe.

Pascale Boistard, adjointe au maire de Paris pour l’intégration des étrangers venant de l’extérieur de l’UE, a déclaré à Al Jazeera que le gouvernement français avait négligé ses responsabliltés légales d’assistance aux migrants.

Mme Boistard explique que les autorités de la Ville de Paris, à majorité socialiste, font tout ce qu’elles peuvent pour aider les milliers de migrants tunisiens qui sont arrivés en France, fournissant par exemple nourriture et assistance à un grand nombre d’entre eux.

La municipalité a trouvé un logement provisoire pour quelques 310 des récents immigrés tunisiens, même si ce devrait être le rôle du gouvernement, selon Mme Boistard, qui est membre du Parti Socialiste français.

« C’est l’État et le gouvernement qui ne font rien », dit-elle.

« Nous avont écrit le 22 avril à Claude Guéant (ministre français de l’Intérieur et de l’Immigration) pour l’alerter de la situation humanitaire. Dans sa réponse, il préconisait d’arrêter les Tunisiens. »

Claude Guéant a demandé à la mairie de Paris qu’aucune aide ne soit être accordée aux migrants tunisiens car, selon lui, ces derniers sont entrés illégalement en France, y compris ceux arrivés avec un permis de résidence temporaire délivré par les autorités italiennes.

« Nous sommes dans une situation où les migrants sont continuellement arrêtés, et relachés immédiatement », d’après Mme Boistard.

Elle a ajouté que le gouvernement ignorait un accord passé entre le Président Nicolas Sarkozy et Ben Ali en 2008, qui stipulait que la France devait offrir assistance à 9 000 migrants tunisiens par an afin de les aider à rentrer chez eux.

Depuis janvier, le gouvernement a gelé le processus de demandes de rapatriement, une action qui amplifie gravement la situation humanitaire, a indiqué Mme Boistard à Al Jazeera.

Afin de maintenir l’image d’un gouvernement sévère face à l’immigration, rien n’est fait pour venir en aide aux migrants, affirme-t-elle.

Dans le cas du groupe de Botzaris, elle dément l’implication de la mairie à la demande d’expulsion. La décision aurait été prise soit par la police, soit par le ministère de l’Intérieur.

« Les Tunisiens se trouvant dans le bâtiment ont été expulsés à la demande de l’ambassade [tunisienne]. La police ne nous a pas infomé que l’expulsion aurait lieu. »

« Je trouve que la France n’est pas à la hauteur de son passé et des valeurs qu’elle incarne. » dit-elle.

Ni le ministère de l’Immigration, ni le ministère de l’Intérieur, tous deux dirigés par Claude Guéant, n’ont répondu aux demandes de commentaires d’Al-Jazeera. La Préfecture de Police de Paris a également refusé tout commentaire.

Bertrand Delanoë, le maire socialiste de Paris, a débloqué 1,2 millions de dollars (840 000€) pour les migrants tunisiens présents dans la capitale. Cependant, les activistes qui travaillent avec le groupe de Botzaris affirment que ce fonds d’urgence n’a pas encore été utilisé en pour venir en aide aux migrants.

Au moment où j’écris ces lignes, aucune solution d’hébergement n’a été trouvée, et peu d’ONG françaises travaillant auprès de sans-abri ont proposé leur aide.

Les ONG affirment que le problème persiste et que l’argent ne suffit pas, explique Da Silva.

Les politiciens tunisiens, trop occupés à préparer l’élection constituante d’octobre, ne se sont pas exprimés sur le sort de leurs compatriotes.

« Ces partis politiques vont gouverner le pays dans quelques mois. Normalement, ils devraient intervenir auprès des autorités françaises au nom de ces migrants », a déclaré Gargouri.

Le Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL-Ettakatol), un parti d’opposition de gauche tunisienne, a mis en doute cette explication, demandant à l’ambassade de Tunisie de clarifier publiquement « les véritables raisons de sa demande d’expulsion ».

Mustapha Ben Jaafar, le secrétaire général du parti, a écrit à Nicolas Sarkozy, en stipulant qu’il était difficile de comprendre pourquoi ces jeunes, « ni délinquants, ni terroristes (…) devraient être pourchassés comme des criminels et maltraités du seul fait de leur nationalité, dans un pays ami dont on leur a toujours répété que c’était la patrie de la Déclaration des Droits de l’Homme. »

En contraste avec l’indifférence officielle, une intense campagne de soutien aux migrants de Botzaris s’est enclenchée sur les médias sociaux.

Grâce à une poignée de militants dévoués, les intéressés ont pu suivre, sur Twitter et sur un site web dédié au groupe (botzaris36.org), des informations en continu, des photos et des vidéos attestant des difficultés du groupe. Ils ont pu ainsi répondre aux appels à la solidarité ou donner des conseils.

La conversation qui se déroule sur Twitter, sous le hashtag #Botzaris36, a été le deuxième sujet le plus suivi en France dans les jours qui ont suivi l’expulsion du groupe.

Les descentes nocturnes de la police ont eu leur effet cependant, et la plupart des membres du groupe ont abandonné leurs tentatives de dormir dans un abri du parc des Buttes-Chaumount.

« Nous avons rencontré de nombreuses difficultés : avec la police, l’État français, et même avec l’État tunisien », dit Karim. « Maintenant, nous devons aller jusqu’au bout, c’est tout ce que nous pouvons faire. Quel autre choix avons-nous ? »

Yasmine Ryan

Suivez Yasmine Ryan sur Twitter: @YasmineRyan

 

publication originale http://english.aljazeera.net/indepth/features/2011/06/2011627145241593702.html
Traduit de l’anglais par les citoyens en soutien aux migrants tunisiens du #Botzaris36

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http://www.botzaris36.org/2011/06/des-tunisiens-decouvrent-des-archives-secretes-a-paris/feed/ 1
Maintenant il faut assumer la partie humanitaire de ce dossier. http://www.botzaris36.org/2011/06/maintenant-il-faut-assumer-la-partie-humanitaire-de-ce-dossier/ http://www.botzaris36.org/2011/06/maintenant-il-faut-assumer-la-partie-humanitaire-de-ce-dossier/#comments Wed, 22 Jun 2011 07:06:09 +0000 leclown http://www.botzaris36.org/?p=59 Il y a beaucoup de monde qui commence à s’intéresser à ce qui se passe aux buttes Chaumont au niveau du 36 rue Botzaris. C’est bien. L’information est parfois un peu déformée mais on compte sur les méticuleux de la première heure …

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Il y a beaucoup de monde qui commence à s’intéresser à ce qui se passe aux buttes Chaumont au niveau du 36 rue Botzaris. C’est bien. L’information est parfois un peu déformée mais on compte sur les méticuleux de la première heure (je pense à Fabien Abitbol évidemment, ou à emmanuel ou encore à vincent pfrunner ) pour remettre tout d’équerre au fur et à mesure.

Je leur suggère d’ailleurs d’intervenir en premier lieu à la Maire du 19e arrondissement de Paris où siège Roger Madec (le maire et accessoirement sénateur). A la lecture de son communiqué de presse du 21 juin 2011 je me dis qu’il a effectivement besoin d’un sacré cours de rattrapage.

Si on en croit not’ bon maire l’expulsion des occupant de #botzaris36 aurait eu lieu le 8 juin 2011. Cela ferait donc 14 jours que les tunisiens dont certains mineurs, faut-il le rappeler, dormiraient à la belle étoile… sous la pluie, dans le froid, dans une situation matérielle et sanitaire plus que précaire.

Je m’en vais rassurer not’ bon sénateur : l’expulsion à eu lieu le 16 et cela ne fait donc « que » 6 jours qu’il est « certain que ce traitement sur le territoire français de migrants ayant fui leur pays suite à la révolution n’est pas acceptable. »

Et d’en déduire par la même que Monsieur Madec n’a mis « que » 6 jours pour réfléchir et juger utile de se fendre d’un communiqué. Qu’il se rassure donc ! Il est plus performant qu’il ne le pense.

Mais surtout il ne faudrait pas qu’il pense qu’ayant gagné 8 jours d’un coup d’un seul cela lui donne tout le temps de trouver une solution. Non! la situation est urgente.

Il n’y a plus une minute à perdre. Certes la mairie ne peux pas prendre à sa charge toute la misère du monde. Mais cette misère dont nous parlons a des raisons politiques. Un petit rappel chronologique des faits pour éclairer la lanterne de not’ bon sénateur-maire.

D’abord il y a eu une expulsion à la demande de l’ambassade le 7 juin (pas si loin du 8 juin annoncé dans le communiqué!) mais le soir même les réfugiés réintégraient leur locaux.

Le 14 juin, deux associations, Sherpa et Transparence International déposent plainte.

Le 15 juin des archives du RCD entreposées au 36 rue Botzaris ont disparues (environ un tiers),déplacées vers un endroit tenu secret.

Le 16 juin à la première heure les réfugiés sont expulsés du 36 rue de Botzaris.

Le 17 juin, la justice française ouvre une information judiciaire contre X pour « blanchiment en bande organisée » visant Zine el-Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak, à la suite de la plainte du 14.

Le 17 juin également l’ambassade de Tunisie a annexé le bâtiment, coupant ainsi la voie à toute mesure d’instruction judiciaire française.

A cet enchaînement troublant d’événements ajoutons la présence à Paris de Monsieur Habib Essid ministre de l’Intérieur tunisien le 15 juin la veille de l’expulsion des réfugiés. Il ne semble pas que cette visite ait été planifiée de longue date. De là à supposer que son principal objet était le traitement de la crise de la rue Botzaris, il n’y a qu’un pas.

Il n’est pas nécessaire d’être très futé pour faire l’hypothèse que la mise à la rue des réfugiés occupant le 36 rue botzaris participe d’une stratégie destinée à soustraire à la justice française (et probablement tunisienne) les archives du RCD français.

Sachant le fond de l’histoire il est encore plus outrant de savoir ces jeune gens à la rue. Les pouvoirs publics ne sont pas parvenus (ou n’ont pas cherché) à conserver à la justice un accès aux archives françaises du RCD tunisien. Dont acte. Maintenant il faut assumer la partie humanitaire de ce dossier.

Les politiques, qu’ils soient maires, conseillés municipaux, députés, ministres, sénateur, voire président de la République, ou simple candidat ne peuvent pas se soustraire de leur responsabilité. C’est tout un système qui a failli. Et c’est tout un système que le citoyen de base comme moi est en droit de soupçonner. Dont acte. Maintenant il faut assumer la partie humanitaire de ce dossier.

Je me répète mais c’est parce que c’est le message que je veux faire passer. Maintenant il faut assumer la partie humanitaire de ce dossier.

Communiqué de presse de Roger Madec 21-06-2011 en PDF

 

initialement publié dans politiko.fr

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